Une maison unifamiliale…

Une maison unifamiliale…
Située dans un lotissement luxembourgeois, cette habitation construite par l’architecte-bâtisseur Thierry Noben, se veut sans prétention, relativement classique et confortable à vivre. Mais elle met aussi en exergue, l’ouverture d’esprit de nos voisins Luxembourgeois quant à la couleur des habitations. Ici, on ose le ton… rouge passion.
L’architecte Thierry Noben connaît bien ce lotissement de Sandweiler, une commune au sud du Grand-duché, non loin de Luxembourg-Ville. Il y a déjà construit deux résidences et une maison unifamiliale. Lorsque ses nouveaux clients le contactent pour réaliser une habitation, sur une parcelle nichée au fond d’une impasse, c’est en connaisseur que le professionnel arrive sur les lieux. Le terrain de forme trapézoïdale est exposé, assez idéalement, avec à l’arrière une vue sur le sud-ouest. Une situation qui promet un jardin agréablement éclairé dès midi jusqu’en soirée. La rue est plate alors que le terrain est pentu vers l’arrière du site.
Côté pratique, le maître d’ouvrage désire faire construire à cet endroit, une maison unifamiliale 4 façades pour un couple et deux enfants. Le programme est relativement classique: un garage pour deux voitures côte à côte, une buanderie en sous-sol; des espaces de vie (salle-à-manger, cuisine, salon) au rez-de-chaussée, deux chambres d’enfants et une pour les parents, ainsi qu’un dressing, un coin douche et une salle-de-bain à l’étage. Le tout surplombé par un grenier et une mezzanine en guise de bureau qui sera ouverte sur la cage d’escalier et illuminée par des fenêtres de toit. Quant au côté esthétique, les candidats-bâtisseurs ont une idée précise de l’allure que prendra la bâtisse notamment un intérieur contemporain. Le père de la future propriétaire, ancien professionnel de la construction, s’est déjà renseigné sur les matériaux les plus intéressants du secteur pour la réalisation d’une maison. Il a jeté son dévolu sur un enduit de façade isolant, des ardoises naturelles pour la toiture et du PVC blanc pour des châssis, relativement avantageux au niveau rapport qualité prix. Tout est dit.
“TRANSGRESSER LES LIMITES”
Guidé par les contraintes environnementales et l’orientation du site, mais aussi par les obligations urbanistiques de la commune et du lotissement ainsi que les instructions et les envies techniques de son client, l’architecte peut enfin esquisser ses premiers plans. Inspiré par la forme en trapèze du site, il imagine un volume qui s’évase à l’arrière. Cette mise en place permet aux pièces orientées vers le jardin comme la cuisine et la salle-à-manger de bénéficier d’avantage d’aisance et de profiter au maximum de la vue verdoyante. Pour accentuer ce dialogue vers l’extérieur, une terrasse couverte, fonctionnelle même par temps pluvieux, est conçue en prolongement de la salle à manger. En réalité, c’est la terrasse de la chambre des parents qui fait office de toit pour cet espace de vie extérieur.
De manière générale, l’agencement est lumineux, pragmatique et s’articule autour d’une circulation verticale. Cet escalier, en bois et métal, est réalisé de manière relativement légère permettant ainsi à la lumière zénithale de se faufiler dans les moindres recoins de l’habitation. Afin de conférer intimité et convivialité aux habitants, l’architecte supprime certaines cloisons ce qui crée un espace plus ouvert, où des perspectives peuvent être générées d’un bout à l’autre et unifier ainsi la construction. Une différence de deux marches est également prévue entre salon et salle à manger pour délimiter la frontière sans fermer. “Un bon plan transgresse les limites réductrices de ce qui était jadis les pièces d’habitation, pour valoriser la notion d’espace et de volume”, explique l’architecte à ce sujet. Le passage et le mouvement du regard vont et viennent à leur guise. L’atmosphère est aussi minutieusement soignée: un ambiance cosy berce des pièces privées, comme les chambres, légèrement mansardées. L’agencement se veut agréable à vivre, ludique et largement éclairé.
UNITÉ ET COULEUR
A l’extérieur, l’architecture oscille pareillement entre classique et ludique. Ainsi, le volume d’ensemble se veut résolument sobre. Elle respecte les exigences environnementales, urbanistiques et personnelles du propriétaire en s’affichant avec un toit deux pentes et des percements majoritairement verticaux, etc.
Rien d’exubérant, ni d’ultra-contemporain. Mais, quelques éléments allouent une paisible allure à la construction. Cette douce ambiance s’apparente à ce retrait dans le volume ou à cette lucarne convexe pour une des chambres des bambins. Cette fenêtre apporte une sensation d’espace supplémentaire à la pièce tout en confirmant un côté charme et harmonieux. Mais le plus étonnant dans cette composition, pratique et sans trop d’emphase, c’est la couleur rouge de l’habitation. Une couleur apparente d’ailleurs dans les peintures intérieures et qui réchauffe l’aménagement. Ce coloris a été choisi par le maître d’ouvrage après avoir vu les images informatiques de synthèse proposées par l’architecte.
“A l’époque, début des années 2000, c’était la mode au Grand-duché, ce rouge. Maintenant ça l’est un peu moins, explique l’architecte. Par rapport à la Belgique, le Luxembourg est plus flexible quant aux teintes autorisées en lotissement et on peut choisir des tons plus soutenus. Quand on a créé cette maison, tout le monde l’appelait, dans le quartier, la maison rouge. Aujourd’hui, il y en a plusieurs. Mais, bien-sûr, il faut que ça s’accorde à l’environnement…”
Une ouverture d’esprit par rapport à la couleur qui permet aux architectes d’élargir leurs palettes créatives, de susciter la personnalisation des ouvrages et donner à leurs réalisations un cachet particulier, une griffe qui leur est exclusive. Une idée pour notre plat pays ?